191?-199?. Peintre et graveur irlandais installé à Londres dès les années 1940. Il a développé un travail centré autour de la figure humaine déformée, de la violence, de l’absurde, de la religion et de l’érotisme. Les personnages sont situés dans des espaces dont les repères sont esquissés, sur des fonds tendant au monochrome, où ils sont comme suspendus dans la couleur. La souffrance, la douleur et le risque de dissolution de la figure représentée se lisent dans l’estompage des limites des corps. Le recours répété aux grands formats et aux triptyques permet de créer une identification avec le spectateur et son inclusion dans l’image, mais aussi de suggérer une forme de narration disloquée. Les sujets sont pris tant dans l’histoire de l’art, les papes d’après Velásquez, que dans sa vie personnelle, les nombreux portraits de George Dyer, ses autoportraits ou encore la littérature, le portrait du masque mortuaire de William Blake. Les visages sont soumis à des déformations des traits issues notamment de l’attention qu’il portait aux représentations de maladies dermatologiques. Les corps sont dans une relation tendue avec des objets mobiliers, miroirs, siège de toilettes, fauteuils. Les quartiers de viande sont aussi un motif récurrent dans sa peinture, faisant à la fois rappel de l’histoire de l’art, de Rembrandt à Soutine par exemple. Il a connu le succès de son vivant et est considéré comme l’un des peintres majeurs du 20e siècle.