Mocky, Jean-Pierre
193?-. Cinéaste et acteur français d’origine russe. Après des débuts comme acteur, notamment chez Georges Franju au cours des années 1950, il a débuté une carrière de réalisateur. Il a autant signé des adaptations, comme La rue de l’indicible peur d’après Jean Ray, ou Y a‑t-il un Français dans la salle d’après Frédéric Dard, qu’écrit ses propres scénarios. Son cinéma révèle dès le début, comme Un drôle de paroissien ou plus tard Le Miraculé, un anticléricalisme fort. Au fil des années, sa dimension anarchiste apparaît de plus en plus. Il critique, toujours par une ironie burlesque, l’armée, les secrets d’État dans Agent trouble, les empires financiers dans Les saisons du plaisir ou Ville à vendre ou encore les supporters de football haineux et grégaires dans À mort l’arbitre. La subversion intervient également dans la façon qu’il a de réunir des stars du cinéma français, notamment Catherine Deneuve, Bourvil, Michel Serrault, Jean Poiret, Victor Lanoux, Bernadette Lafont, Jacqueline Maillan ou encore Charles Vanel, avec des non-professionnels et des malades mentaux. Un autre moyen subversif qu’il emploie tient à la façon de filmer, sciemment bâclée, avec des sons non raccord, et des images banales. En dehors de son activité de cinéaste, il a tenu jusqu’au début des années 2000 un cinéma indépendant à Paris, et poursuit une activité épisodique d’acteur.