1878–1956. Suisse. Né à Bienne. Romancier, poète et nouvelliste. Né dans une famille de commerçants, il se consacre à l’écriture très tôt. Il travaille tout d’aborddans une banque comme préposé aux écritures. Il entame ensuite une formation pour devenir majordome et part travailler en Silésie dans une demeure ou encore dans une famille suisse. Ces activités alimentaires sera toutefois minoritaire dans sa vie mais lui inspirera deux romans, L’institut Benjamenta (parfois intitulé Jakob Von Gunten) et L’homme à tout faire. Il s’installera à Berlin, rejoignant son frère Carl, un illustrateur. Il gagne sa vie en écrivant des nouvelles et autres courtes proses pour la presse, non seulement allemande mais aussi autrichienne, hongroise et suisse. Sa famille, principalement ses frères et sœurs, sont mis en scène dans son roman Les Enfants Tanner. Ne rencontrant pas le succès à Berlin, il se réinstalle à Berne puis à Bienne. Il est pourtant très apprécié par Karl Kraus, Walter Benjamin ou encore Franz Kafka. En Suisse, il écrit toujours pour la presse et publie quelques recueils. Une autre activité à laquelle il consacre beaucoup de son temps est la marche, qui lui fait effectuer des trajets importants. Il en tirera un court roman intitulé La Promenade. Atteint de troubles mentaux, il demande à être interné d’abord à la Waldau à Berne, puis une autre fois à Herisau dans le canton d’Appenzell. Il y passera les trente-deux dernières années de sa vie, et n’écrira plus à partir de 1928. Il meurt le jour de Noël 1956 au cours d’une marche. Durant le temps où il aura écrit, tant pour l’édition que pour la presse, et deux livrets d’opéra Blanche-Neige et Cendrillon révèlent un styliste singulier, chez qui une ironie, et un humour subtils, alliés à une relation ambiguë au pouvoir, faite d’un plaisir de la soumission et d’une capacité de révolte et d’insolence dont le ton peut sembler tour à tour candide et pénétrant. À sa mort, ce qui est appelé Les Microgrammes, est un ensemble de cinq cent quarante-deux courts textes rédigés d’une écriture minuscule dont le déchiffrage puis la publication auront pris vingt ans, ce qui fait qu’après sa mort, des textes nouveaux sont découverts, auxquels s’ajoutent encore de possibles collaborations avec des journaux.